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Blog d'échange et d'informations lié à l'athlétisme...

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Marathon Moscou 2013

Championnats du monde de Marathon de Moscou 2013

Kiprotich, et un et deux... et trois ??

Courir un marathon sur les bords de la Moscova  avec une température de marathon, c’est à dire entre 16 et 18 degrés, doit être plaisant quand on est un amateur éclairé ou amateur tout court avec une bonne préparation.

Les Superman du bitume, qu’ils soient Kenyans, Ethiopiens ou Erythréens, allaient nous délecter d’une belle course et d’un beau spectacle. 

Je me suis calé dans mon fauteuil, j’ai découpé une pastèque, mangé quelques cacahuètes, pris l’ordinateur portable à côté de moi, pour suivre les commentaires sur les réseaux sociaux Tweeters et Facebook, et je suis  prêt pour au moins  3 heures (d’efforts)… devant ma télé.

Marathon_Moscou_2013

Mais voilà, il fait 23 degrés sur le parcours, le tracé est plat avec des passages sur les mêmes tronçons, ce qui a pour effet d’augmenter l’impact psychologique quand on est lâché d’un groupe et que physiquement on commence à se sentir moins bien.  Et en général, à ce moment-là, c’est qu’on n’est plus en tête de course et on  s’efforce de garder sa place, le plus longtemps  possible... 

Comme d’habitude, les hommes forts sont en tête dès le  début de la course et sauf surprise, c’est un coureur africain (connu sur le marathon) qui devrait l’emporter.

Je dois avouer que je n’ai pas misé sur Kiprotich l’Ougandais, même s’il a été champion olympique, sa meilleure place cette saison sur marathon étant 7ème à Londres dans un chrono de 2h08’05s, ce qui en soit est un très bon classement et pas du tout une contre-performance, mais compte tenu de ce qu’ont fait les autres marathoniens durant la saison, on ne pouvait pas légitimement le mettre en tête des pronostics.

La thèse qui soutient que le marathon est une [vraie] aventure prend tout son sens quand on observe et analyse les différents 42,195kms de toute l’histoire, on peut avec certitude affirmer que rien n’est gagné par avance, ni pronostiquer avec affirmation le résultat d’une course qui est purement aléatoire.

   Et je tiens à faire observer que c’est d’autant plus vrai pour le 50km marche. Encore une autre épreuve qui met à mal toute les théories « farfelues » qu’on entend par ci et par là. (Je reviendrai une autre fois sur ce sujet…)

 En tout cas c’est  l’une des épreuves ou l’on vient avec humilité, ce qui n’empêche pas d’avoir des ambitions pour gagner ou pour faire une perf…. ce qui devrait être le cas d’ailleurs pour toutes les autres épreuves sportives …

Depuis une bonne dizaine d’années, les jeunes coureurs, africains pour la plupart, tant chez les garçons que chez les filles ont bouleversé beaucoup d’idées reçues, et je dirai, ont révolutionné la distance.

 A mi-course les Ethiopiens semblaient avoir des fourmis dans les jambes, puisque Tola, (2ème du marathon de Paris et un chrono de 2h04’49 en début d’année à Dubai) un des grand favoris, n’arrêtait pas de lancer de petites accélérations. On a su  après l’arrivée que l’équipe d’Éthiopie avait pour ambition de faire 1er, 2ème et 3ème de cette course, ce qui est assez gourmand, reconnaissons- le, puisque connaissant le palmarès de certains de ces garçons, cela empêche toute certitude quant au vainqueur de ce marathon.

 Au regard des rictus des hommes détachés, 3, voir 4 hommes ne semblaient aucunement atteints par le rythme imprimé en tête du peloton, car tour à tour  les Ethiopiens et le seul Kenyan rescapé prenaient la tête à l’approche du 30ème kilomètre.

Marathon Moscou 2013

 

J’avais fait de Paul Coach un de mes favoris, car ce garçon, non seulement avait réalisé un chrono monstrueux sur la distance à son premier marathon, mais était le meilleur athlète dans les bilans mondiaux sur le semi-marathon soit 58’49 (ce qui donne le vertige aux amateurs…) Ce qui ne l’empêchera pas d’être un « cador » plus tard sur la distance, malgré son abandon, vu qu’il n’est encore qu’espoir.

Pour les adeptes de l’addition de deux semi-marathons pour faire un marathon on en reparlera…

Notre français Benjamin Malaty  pour moi, est à sa place, il a fait sa course. Et si on écoute son commentaire juste après la ligne d’arrivée, il a tout donné et termine « épuisé » même si à l’image, on ne le percevait pas… 2h19 dans un championnat du monde, ce n’est peut-être pas extraordinaire, mais si on observe  les conditions de la course dans laquelle  il les a réalisées, cela me semble parfaitement cohérent. « J’ai tout donné » dit-il, on le croit, bien sûr, mais  comparé aux 5 premiers garçons du classement général il est loin...Cependant c’est sa place.Marathon Moscou 2013

 Revenons sur la préparation des athlètes français sur ce marathon, les championnats ou les JO, même si les meilleurs ne sont pas dans cette course.  Ils ne feraient guère mieux puisque notre vision de la course à pied et de la course hors stade est hors-jeu et dépassée… Tout doit être remis en question,  même si moi-même, je suis issu de cet « apprentissage »  de l'école du Hors-Stade. 

 J’ai appris sur France 2, l’existence d’un partenariat avec l’école de marathon du Japon, ce qui est une très bonne chose. Mais pour apprendre quoi ? Qu’il faut plus de concurrence entre les coureurs ? Ou plus d’engagement, plus de professionnalisation ? En effet, tout cela est bon pour former nos jeunes, mais les coureurs africains eux n’ont pas changé leurs méthodes, c’est-à-dire, que quand on fait de la course à pieds, il faut courir, courir beaucoup… ,sans forcément enfermer nos jeunes dans des camps comme dans certains pays africains, mais l’engagement doit être total avec de la rivalité pour créer l’envie de se surpasser  et sans cesse remettre en question « sa notoriété et son égo » par rapport à sa « valeur »,ces notions étant  complètement absentes chez  les coureurs africains.

Le profil des Marathoniens a changé depuis une bonne vingtaine d’années…

Pour les puristes, on a observé que le marathon est une épreuve de coureurs aux mêmes titres que les spécialistes de 5000 m, d’un 10000 m et de semi-marathon.

Il n’y a pas eu de surprise de voir un  Mo Farah « à l’aise » du 1500m  au semi-Marathon et bientôt sur le Marathon. Souvenez-vous de Said Aouita ou de Samuel Wanjiru ! Tous ces garçons avaient de très bonnes performances sur les distances courtes et presque les même valeurs que de vrais spécialistes, performant du 800 au 10 000m. Pas de surprise, toutes ces disciplines nécessitent une qualité athlétique équivalente et  pour le très haut niveau, des qualités athlétiques hors norme !!!  C’est à mon avis ce qui manque à  nos athlètes français qui s’alignent sur  le marathon. Seule, une bonne VMA ne suffit pas,  pour être un coureur de « marathon Moderne »                                                                                                           

Marathon Moscou 2013

Vous imaginez  6 heures avant le départ du steeple et du 5000m féminin, on pouvait encore échanger des dialogues avec Mercy Chérono (2ème du 5000m) et Consielus Kipruto (également 2ème du steeple à Moscou) ce qui montre qu’il n’existe pas de phénomène d’égo ou de  «comportement de star » chez ces athlètes, idem chez les Ethiopiens : les adeptes des réseaux sociaux, les Dibaba et les Békélés échangent régulièrement avec leurs " fans"  sur leur ressenti  de la course,  sur leur approche de la compétition ou sur leur méthode d’entrainement, bref ! 

Nous, en France, nous avons beaucoup  à apprendre sur la course à pied, hormis quelques marathoniens français. Et c’est toute l’école française du hors-stade qui doit être revue..

  Pour revenir à Benjamin Malaty, on ne peut être que d’accord avec sa stratégie puisque en regardant son classement: 28ème en 2h19, cela  équivaut à ce qu’il a fait durant sa saison, ce chrono est parfaitement cohérent compte tenu du parcours, de la température, et de la période de cette compétition etc.

Si on compare avec les ténors de la distance, (tout le monde sait qu’il faut être dans un grand jour, voir un très grand jour pour faire un résultat à la hauteur de son potentiel), beaucoup d’athlètes étaient de 6’ à plus de 10’ de leur record, et pourtant la compétition n’est pas partie ultra rapidement, (pourtant Paul KipropKoech 2h04  et Nicholas KIPKEMBOI  2h06 finissent par abandonner…)

En fait, si on faisait  un bilan sur les marathoniens Français ayant réussi un très bon chrono le jour d’un grand championnat…. cela serait extrêmement édifiant !! 

L’Ougandais, lui, ne laissait apparaitre ni souffrance, ni difficulté à suivre le rythme, mais bon nombre d’observateurs ne pensaient pas qu’il allait être aussi costaud en fin de course. Parmi les derniers hommes qu’on a vu « dominer » aussi outrageusement une fin d’épreuve avec autant de certitude, il y a eu les Kényans Wanjiru et  Abel Kirui, (ce dernier absent pour  blessure et Wanjiru disparu tragiquement il y a deux ans….)

                                          Marathon Moscou 2013                                                                    Ce garçon fait partie des grands coureurs de championnat et non pas de marathon ultra rapide, même s’il a un chrono «impressionnant » en 2h07,   un « chrono pourtant ordinaire » au vu des performances réalisées par d’autres athlètes en 2013, dont un petit nombre en moins de 2h05.

 Etre aussi fort  en fin de course demande une condition physique et athlétique optimum le jour J, des capacités d’oxygénation, de ventilation et de récupération exceptionnelles etc...

Sans entrer dans les détails physiologiques et biologiques, le succès du marathonien et de sa préparation résident dans ces facultés à optimiser tous ces paramètres le jour J.

 La question que l’on doit/peut se poser : doit-on connaitre les secrets de ces particularités quand on est entraineur et sinon,  doit-on se faire « aider » par les spécialistes (sic) pour préparer un athlète (de haut niveau ou pas) ??    

Nous laisserons ce débat aux spécialistes !                                                     

 Jamais au grand jamais, un marathon ne s’est achevé avec un tel panache. Il n’a que 24ans, lit-on sur sa fiche IAAF. Vivement Pékin, lieu des prochains Championnats du monde

 

 

José Azede

 

 

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