2 contributions Publié le 7 avril 2011.
Les coureurs du marathon de Paris, le 11 avril 2010 à Paris A.Réau/Sipa
Ils sont déjà douchés et changés quand le gros de la meute se traîne 25 kilomètres plus loin. Bien avant les marathoniens du dimanche, les spécialistes des 42 bornes finissent en général la course en un peu plus de deux heures. 2h06’40 pour Tola Tadese, le vainqueur sortant chez les hommes l’année passée. Dans son sillage figure une colonie d’Ethiopiens et Kenyans, spécialistes mondiaux des épreuves de fond. Surnommé «le Guy Roux de la course à pieds», René Auguin les connaît bien. Le directeur sportif de la course est chargé depuis dix ans de constituer le plateau élite, une «vitrine» internationale pour un marathon vendu par son directeur comme le plus dense au monde sous les 2h10 (dix athlètes par an environ).
Pour attirer les coureurs des hauts plateaux, René Auguin bénéficie d’une enveloppe budgétaire dont il ne peut révéler pas le montant. Celle-ci est pourtant «très inférieure à celle d’un marathon comme New York ou Londres», concède celui qui est aussi le manager de Christophe Lemaître. «Paris est un gros marathon. L’un des cinq meilleurs du monde, mais on ne pourra jamais attirer un Gebresselassie ou un champion du monde.»
Futurs grands
Sans grands moyens, il est donc contraint de recruter malin. En en amont, Auguin travaille avec des managers qui lui conseillent toujours de futurs champions. «En général, ils ne m’envoient pas des tocards. Je choisis des coureurs qui pourraient faire des médailles aux Jeux olympiques et championnats du monde. On lance des jeunes ou des athlètes qui n’ont pas leur chance sur les gros marathons.» A 50.000 euros la prime de victoire (30.000 pour le deuxième 20.000 pour le troisième), il possède tout de même certains arguments. Sachant qu’un marathonien de haut niveau ne s’engage que sur une ou deux épreuves par an, son plateau est bouclé dès novembre. Pour la victoire cette année, il avance deux noms: Bernard Kipyego chez les hommes. Et Yal Koren chez les femmes. Et pour les voir franchir la ligne, mieux vaut se lever tôt.