• Championnat de France de Cross 2013

    France de cross 2013 : Yassine Mandour, vainqueur du cross Elite devant Belabbas et Malaty

    Publié le 03 mars 2013 à 10h09, par Odile Baudrier
    Photo G.B.
    Photo G.B.

    Le cross élite a livré une très belle bataille pour la tête de course, où coureurs en lice pour le titre et coureurs étrangers se sont affrontés, pour déboucher sur la victoire du Kenyan Ndemi devant Yassine Mandour, qui devient le Champion de France, suivis par le Marocain Moustaoui alors que Mohamed Belabbas est 2ème du Championnat de France, et Benjamin Malaty, 5ème de la course et en bronze. Quant à Hassan Chahdi, il abandonne, en panne de jambes.

    Un peloton qui va vite exploser pour ce cross élite, sous le joug du Kenyan Ndemi, qui prend les avant-postes, avant d’être rattrapé par Yassine Mandour, et Mohamed Moustaoui. Et derrière le trio, on retrouve un groupe de 4, avec Denis Mayaud, très vindicatif, Mohamed Belabbas, Ahmed Ezzobayry et Benjamin Malaty.

     

    Une tête de course qu’il faut analyser au peigne fin pour y détecter les athlètes en lice pour le podium du France, en excluant donc Ndemi et Moustaoui, mais en conservant Belabbas, qui évolue sur un statut un peu particulier : Français et donc en lice pour le championnat, même si pour les compétitions internationales, il revêt les couleurs de l’Algérie…

    On a su très vite qu’Hassan Chahdi ne figurerait pas sur le podium. Le vice-champion d’Europe de cross accuse une nouvelle fois une grosse baisse de forme après un pic haut. Son 3000 mètres en Salle de Val de Reuil lui a plombé les jambes, et il est très vite acquis qu’il ne joue plus pour la tête. Il sort en grimaçant, défiguré par la douleur et la déception…

    C’est le moment où on comprend que Yassine Mandour est le mieux placé pour le titre, l’allure bien calée pour rester dans la foulée du Clermontois Ndemi. Il va demeurer bien en rythme jusqu’à la ligne droite d’arrivée, où il se bat contre Ndemi, pour franchir la ligne d’arrivée le premier.

    Il terminera finalement 2ème, d’un souffle, mais le titre de Champion de France lui revient, et sacre ainsi un coureur talentueux, mais stoppé dans sa progression par les blessures. Bruno Dilly, son entraîneur à Amiens Ac, a du mal à contenir son émotion devant cette victoire et s’en excuse presque : « Je suis très ému. C’est mon premier champion de France ! Je ne m’attendais pas à ça. Je savais qu’il comptait parmi les favoris. Mais il revient de très loin. IL exploite enfin son potentiel. »

    Voilà deux ans que Bruno Dilly le conseille dans le club d’Amiens qu’il préside également, mais ce n’est vraiment que depuis le mois d’août et la fin des épisodes de blessures que le duo a pu vraiment collaborer, à Amiens ou le plus souvent à distance quand Yassine Mandour séjourne au Maroc. Et Bruno Dilly de souligner : « C’est un athlète très facile à entraîner. Il est adorable, et très sérieux. Il est très pro. Il avait pris de bonnes habitudes dès les jeunes catégories. »

    A 28 ans, Yassine Mandour a franchi cet hiver un vrai cap. Seulement 20ème au France de cross à La Roche sur Yon, il a réalisé un excellent parcours hivernal, 5ème à Allonnes, 8ème à l’Acier, 11ème aux Mureaux, 16ème au Ouest France et vainqueur facile de son Inters. Seulement 20ème au France de cross à la Roche sur Yon, cela l’amène à ce premier titre, et le dirige tout droit vers le Mondial de Pologne.

    Avec quelle équipe ? La DTN le dira dans quelques jours. Car ce drôle de championnat amène aussi une situation confuse pour l’Equipe de France.

    Belabbas et Malaty, 2ème et 3ème

    Surtout avec Mohamed Belabbas, 2ème du Championnat de France, mais qui veut se rendre en Pologne sous le maillot de l’Algérie. Le sociétaire de l’AS St Junien a pourtant abandonné lors de la sélection organisée pour l’Algérie, victime de problèmes respiratoires, qu’il impute à l’altitude. Mais il estime avoir démontré un bel état de forme durant ce Championnat de France. Même s’il a su parfaitement tiré parti de la chute de Denis Mayaud dans le dernier passage boueux : « A 1 km, on était 4 pour la 2ème place. Et il y a eu une embrouille, un coureur est tombé, j’en ai profité pour m’échapper. J’ai vite placé une attaque ! Je défendais ma place, j’étais déjà 2ème l’année dernière »Et peu importe que cette chute ait touché Denis Mayaud, son partenaire de club à St Junien…

    Benjamin Malaty, lui, finit 3ème du France, relativement satisfait : « Je finis 5ème et 3ème du France. Ce n’est pas mal ! » Surtout qu’il l’avoue, la grande forme  n’était pas au rendez-vous dans cette phase de préparation du marathon de Paris : « Je n’avais pas de super jambes. J’ai senti dès le premier passage dans la boue que c’était la galère. J’étais juste. J’étais souvent à l’arrière du groupe. Mais finalement, je ne m’en sors pas si mal. Cela confirme ma saison de l’année dernière. Il y avait plus de densité qu’en 2012. Le podium se joue entre la 4ème et la 6ème place. »

    Mais cette satisfaction n’est pas totale, il le souligne : « Mais je suis déçu pour mon copain Denis. A 600 m de l’arrivée, il tombe, on était encore 4 pour la 2ème place. Cette chute me profite. C’est dommage ! »

    Et Benjamin Malaty, l'homme au grand coeur, décidera sous peu s'il honore sa sélection pour le Mondial de cross de Pologne, sous réserve de compatibilité avec sa programmation pour le Marathon de Paris. 

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